Des photos, des photos… mais encore?


Oui, bon, bref. Le bon cliché ne transformera pas une “Chevette” en Ferrari… C’est sûr.

C’est beaucoup plus facile de mettre en marché et de vendre, à bon prix, une bête qui en vaut réellement la peine.

Par contre, règle d’or dont il faut se souvenir… Le cheval de 50 000 $ coûte le même prix à l’entretien que la picouille à 500 $…

Mais revenons à nos moutons.

Je ne m’étendrai pas sur les vertus d’avoir le “bon” cheval à vendre pour tout de suite ou sur le choix de celui-ci pour le moment. Concentrons-nous sur la vente de celui ou de ceux que vous avez en main. 🙂

La séance de photos parfaite pour une mise en marché actuelle se prépare comme un concours.

Nous sommes en février, au Québec. Les chevaux, à moins d’avoir été gardés sous les feux de la rampe depuis décembre, ont le poil long et hirsute. N’y rêvez même pas; pas de photos, autres que les toujours magnifiques photos dans la grande neige qui vole au vent, de vente à faire à ce temps-ci de l’année. Par contre, vous pouvez vous préparer pour le printemps qui ne tardera pas à pointer son nez et à découvrir nos candidats.

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Éclectique, superbe photo, mais pas exactement le cliché classique de vente. 😉

Mais! Mais, la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez vous y préparer dès maintenant.

Commencez par évaluer l’état de chair de votre cheval; si vous devez y apporter des ajustements, vous devez le faire lentement. Selon votre discipline de choix, sa cote de chair devrait se situer entre 3 et 4. Les chasseurs et les chevaux de dressage ont tendance à se tenir plus près du 4 que du 3, et les chevaux de saut ou de concours complet se tiennent plus près du 3.

Il va sans dire que si vous avez un jeune cheval (âgé 2 ans et moins), la pratique veut encore qu’on les conserve plus minces que gras; mais pas sous-alimentés. Et par minces, je veux dire un score de 3 : c’est-à-dire la croupe bien formée et les côtes facilement perceptibles, mais on ne doit pas pouvoir les compter!

L’alimentation doit être majoritairement composée de foin de bonne qualité. Méfiez-vous de la teneur en protéine; il en faut pour fabriquer et entretenir le muscle. 😉 Mais surtout, elle doit être de bonne qualité. Généralement, un foin composé en partie de luzerne comblera facilement les besoins en acides aminés de vos chevaux.

Le saviez-vous? Votre coop ou votre meunerie offre souvent un service d’analyse de foin GRATUIT. Renseignez-vous!

Ensuite, vous pouvez ajouter des grains si votre foin ne répond pas adéquatement aux besoins de votre cheval. Il existe plusieurs possibilités, les produits hyperconcentrés à des taux de protéine de 30 % ou plus,  qui ne sont à donner qu’en petit volume, ou les moulées traditionnelles. Là, le choix reste le vôtre, mais privilégiez toujours le foin de bonne qualité, même s’il est plus dispendieux, avant d’ajouter ou d’augmenter les grains de la ration. En outre, des études ont démontré que le simple foin de luzerne permettait un meilleur gain de poids que la moulée… 😉

Méfiez-vous des multiples suppléments à toutes les sauces, en effet, le plus souvent, un bon foin, un léger apport en minéraux essentiels (sélénium par exemple), permet de combler les besoins de la majorité des montures. Si vous tenez à jouer avec toutes les combinaisons inimaginables, je vous recommande fortement de vous abonner à FeedXL. Il s’agit d’un super logiciel de calcul des rations qui vous permettra de vous assurer que vous n’êtes pas juste en train de fabriquer un fumier fort coûteux. Il offert en anglais seulement pour le moment, mais si cela vous dit, communiquez avec moi et je vous donnerai un coup de patte.

Une autre solution intéressante pour augmenter facilement la quantité de calories ingérées et sans danger pour votre cheval est la pulpe de betterave et l’huile. La pulpe de betterave peut être donnée sèche ou trempée; oui, il y a un risque d’étouffement, mais pas par dilation de la fibre. 😉 Le risque réside dans la taille des cubes; faites-la tremper si vous avez un cheval particulièrement glouton. Vous pouvez faire toutes les recherches que vous voulez, personne ne s’entend sur ce fait, mais je donne la pulpe, quand j’en utilise, sèche ou mouillée, plus selon les goûts du cheval.

L’huile végétale, toutes sortes confondues, ajoute 2 000 calories par tasse. Vous pouvez donner jusqu’à 2 tasses par jour à un cheval adulte de taille moyenne sans aucun danger. Passé ce seuil, j’avais déjà lu que l’huile pouvait nuire à l’absorption de la vitamine E, si je ne m’abuse… Mais bon, peu de chevaux sont heureux d’engloutir 2 tasses par jour de toute façon! 😉

Il y a aussi les graines de tournesol noire, pas les rayées, qui constituent une option intéressante. Vous pouvez habituellement en ajouter jusqu’à 2 tasses par jour sans danger.

Il n’y a aucune excuse pour la mauvaise condition de chair de votre cheval à long terme.

Mon cheval est jeune, il est en phase de croissance tout croche.

Non, même en pleine croissance, vos poulains devraient être en bon état. La croupe sera plus haute que le garrot, le cou sera atrocement difforme, la tête gigantesque… Mais les côtes légèrement perceptibles et la croupe ronde.

Mon cheval est vieux, c’est normal.

Non. Aucunement, ses besoins peuvent avoir changé, néanmoins vous devez y répondre adéquatement.

Mon cheval est un “hardkeeper”.

Pourquoi l’est-il? Et s’il l’est pour aucune autre raison qu’il est né avec un métabolisme hyper rapide, hé bien, armez-vous de patience et allez-y à fond la caisse… Il est possible de maintenir ces chevaux en bon état, mais OUI, ça va vous coûter une fortune.

Si vous avez déjà tous les trucs et que votre cheval ne maintient toujours pas une condition de chair adéquate, creusez un peu. Ses dents sont-elles en état? Certains chevaux doivent voir leur dentiste deux fois par année. Votre programme antiparasitaire est-il adéquat? Si vous vous fiez uniquement aux analyses du fumier, vous pourriez être en train de vous nuire. En effet; ces tests ne sont que très peu fiables. Selon la phase du cycle des parasites, ils peuvent ne pas être évacués dans le fumier et ainsi, vous donner un faux négatif. De plus, certains parasites n’apparaissent juste jamais dans ces tests de dépistages. Je suis farouchement opposée à toute utilisation abusive ou inutile de produits chimiques de toutes catégories, mais parfois, il faut ce qu’il faut. Parlez-en à votre vétérinaire.

Je me suis éternisée sur la question du cheval qui doit être remplumé car c’est celui que je remarque le plus souvent dans les annonces.

Par contre, le cheval obèse est également à proscrire. Heureusement, sa situation, hormis les problèmes hormonaux, est généralement assez simple à régler. 😉 Tirez parti de notre belle neige épaisse, et amenez votre candidat y marcher longuement au début, puis au trot (à condition que vous connaissiez bien le sol en dessous!) pour brûler toutes ces calories excessives. 🙂 Évidemment, il faudra couper le grain, s’il y en a, et envisager de réduire la consommation de foin chez certains. Mais, parlant d’expérience, avant de sabrer dans le foin, je vous recommande fortement de placer le grassouillet de service dans un paddock individuel et de surveiller sa consommation de foin. Celui que vous croyez gourmand ne l’est peut-être pas en réalité. La seule solution pour ce dernier sera l’exercice.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires, de vos suggestions ou de vos expériences, tout simplement! 😀

Sources (entres autres!) :

  1. Equine Supplements and Nutritional Requirements (AAEP 2011) (TheHorse.com)
  2. Évaluation de l’état de chair des chevaux (Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario)

Oui, bon, bref. Le bon cliché ne transformera pas une “Chevette” en Ferrari… C’est sûr.

C’est beaucoup plus facile de mettre en marché et de vendre, à bon prix, une bête qui en vaut réellement la peine.

Par contre, règle d’or dont il faut se souvenir… Le cheval de 50 000 $ coûte le même prix à l’entretien que la picouille à 500 $…

Mais revenons à nos moutons.

Je ne m’étendrai pas sur les vertus d’avoir le “bon” cheval à vendre pour tout de suite ou sur le choix de celui-ci pour le moment. Concentrons-nous sur la vente de celui ou de ceux que vous avez en main. 🙂

La séance de photos parfaite pour une mise en marché actuelle se prépare comme un concours.

Nous sommes en février, au Québec. Les chevaux, à moins d’avoir été gardés sous les feux de la rampe depuis décembre, ont le poil long et hirsute. N’y rêvez même pas; pas de photos, autres que les toujours magnifiques photos dans la grande neige qui vole au vent, de vente à faire à ce temps-ci de l’année. Par contre, vous pouvez vous préparer pour le printemps qui ne tardera pas à pointer son nez et à découvrir nos candidats.

[singlepic id=19 w=600 h=400 float=center]
Éclectique, superbe photo, mais pas exactement le cliché classique de vente. 😉

Mais! Mais, la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez vous y préparer dès maintenant.

Commencez par évaluer l’état de chair de votre cheval; si vous devez y apporter des ajustements, vous devez le faire lentement. Selon votre discipline de choix, sa cote de chair devrait se situer entre 3 et 4. Les chasseurs et les chevaux de dressage ont tendance à se tenir plus près du 4 que du 3, et les chevaux de saut ou de concours complet se tiennent plus près du 3.

Il va sans dire que si vous avez un jeune cheval (âgé 2 ans et moins), la pratique veut encore qu’on les conserve plus minces que gras; mais pas sous-alimentés. Et par minces, je veux dire un score de 3 : c’est-à-dire la croupe bien formée et les côtes facilement perceptibles, mais on ne doit pas pouvoir les compter!

L’alimentation doit être majoritairement composée de foin de bonne qualité. Méfiez-vous de la teneur en protéine; il en faut pour fabriquer et entretenir le muscle. 😉 Mais surtout, elle doit être de bonne qualité. Généralement, un foin composé en partie de luzerne comblera facilement les besoins en acides aminés de vos chevaux.

Le saviez-vous? Votre coop ou votre meunerie offre souvent un service d’analyse de foin GRATUIT. Renseignez-vous!

Ensuite, vous pouvez ajouter des grains si votre foin ne répond pas adéquatement aux besoins de votre cheval. Il existe plusieurs possibilités, les produits hyperconcentrés à des taux de protéine de 30 % ou plus,  qui ne sont à donner qu’en petit volume, ou les moulées traditionnelles. Là, le choix reste le vôtre, mais privilégiez toujours le foin de bonne qualité, même s’il est plus dispendieux, avant d’ajouter ou d’augmenter les grains de la ration. En outre, des études ont démontré que le simple foin de luzerne permettait un meilleur gain de poids que la moulée… 😉

Méfiez-vous des multiples suppléments à toutes les sauces, en effet, le plus souvent, un bon foin, un léger apport en minéraux essentiels (sélénium par exemple), permet de combler les besoins de la majorité des montures. Si vous tenez à jouer avec toutes les combinaisons inimaginables, je vous recommande fortement de vous abonner à FeedXL. Il s’agit d’un super logiciel de calcul des rations qui vous permettra de vous assurer que vous n’êtes pas juste en train de fabriquer un fumier fort coûteux. Il offert en anglais seulement pour le moment, mais si cela vous dit, communiquez avec moi et je vous donnerai un coup de patte.

Une autre solution intéressante pour augmenter facilement la quantité de calories ingérées et sans danger pour votre cheval est la pulpe de betterave et l’huile. La pulpe de betterave peut être donnée sèche ou trempée; oui, il y a un risque d’étouffement, mais pas par dilation de la fibre. 😉 Le risque réside dans la taille des cubes; faites-la tremper si vous avez un cheval particulièrement glouton. Vous pouvez faire toutes les recherches que vous voulez, personne ne s’entend sur ce fait, mais je donne la pulpe, quand j’en utilise, sèche ou mouillée, plus selon les goûts du cheval.

L’huile végétale, toutes sortes confondues, ajoute 2 000 calories par tasse. Vous pouvez donner jusqu’à 2 tasses par jour à un cheval adulte de taille moyenne sans aucun danger. Passé ce seuil, j’avais déjà lu que l’huile pouvait nuire à l’absorption de la vitamine E, si je ne m’abuse… Mais bon, peu de chevaux sont heureux d’engloutir 2 tasses par jour de toute façon! 😉

Il y a aussi les graines de tournesol noire, pas les rayées, qui constituent une option intéressante. Vous pouvez habituellement en ajouter jusqu’à 2 tasses par jour sans danger.

Il n’y a aucune excuse pour la mauvaise condition de chair de votre cheval à long terme.

Mon cheval est jeune, il est en phase de croissance tout croche.

Non, même en pleine croissance, vos poulains devraient être en bon état. La croupe sera plus haute que le garrot, le cou sera atrocement difforme, la tête gigantesque… Mais les côtes légèrement perceptibles et la croupe ronde.

Mon cheval est vieux, c’est normal.

Non. Aucunement, ses besoins peuvent avoir changé, néanmoins vous devez y répondre adéquatement.

Mon cheval est un “hardkeeper”.

Pourquoi l’est-il? Et s’il l’est pour aucune autre raison qu’il est né avec un métabolisme hyper rapide, hé bien, armez-vous de patience et allez-y à fond la caisse… Il est possible de maintenir ces chevaux en bon état, mais OUI, ça va vous coûter une fortune.

Si vous avez déjà tous les trucs et que votre cheval ne maintient toujours pas une condition de chair adéquate, creusez un peu. Ses dents sont-elles en état? Certains chevaux doivent voir leur dentiste deux fois par année. Votre programme antiparasitaire est-il adéquat? Si vous vous fiez uniquement aux analyses du fumier, vous pourriez être en train de vous nuire. En effet; ces tests ne sont que très peu fiables. Selon la phase du cycle des parasites, ils peuvent ne pas être évacués dans le fumier et ainsi, vous donner un faux négatif. De plus, certains parasites n’apparaissent juste jamais dans ces tests de dépistages. Je suis farouchement opposée à toute utilisation abusive ou inutile de produits chimiques de toutes catégories, mais parfois, il faut ce qu’il faut. Parlez-en à votre vétérinaire.

Je me suis éternisée sur la question du cheval qui doit être remplumé car c’est celui que je remarque le plus souvent dans les annonces.

Par contre, le cheval obèse est également à proscrire. Heureusement, sa situation, hormis les problèmes hormonaux, est généralement assez simple à régler. 😉 Tirez parti de notre belle neige épaisse, et amenez votre candidat y marcher longuement au début, puis au trot (à condition que vous connaissiez bien le sol en dessous!) pour brûler toutes ces calories excessives. 🙂 Évidemment, il faudra couper le grain, s’il y en a, et envisager de réduire la consommation de foin chez certains. Mais, parlant d’expérience, avant de sabrer dans le foin, je vous recommande fortement de placer le grassouillet de service dans un paddock individuel et de surveiller sa consommation de foin. Celui que vous croyez gourmand ne l’est peut-être pas en réalité. La seule solution pour ce dernier sera l’exercice.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires, de vos suggestions ou de vos expériences, tout simplement! 😀

Sources (entres autres!) :

  1. Equine Supplements and Nutritional Requirements (AAEP 2011) (TheHorse.com)
  2. Évaluation de l’état de chair des chevaux (Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario)

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